Historique
La première église St-Etienne de Castries, église romane, date de l’an mil. Construite vers 1050, elle s’est effondrée en 1870 ; il ne reste aujourd’hui que son mur nord, monté en opus Montpelliensis et trois très beaux chapiteaux. Elle se situe au square Coste, à droite de l’entrée du château, derrière les halles.
La nouvelle St-Etienne, commencée en 1862, a été inaugurée en 1866, imitée du gothique. C’est l’œuvre d’un curé bâtisseur, le Curé Arnaud, aidé de tous ses paroissiens : certains ont fourni la carrière de pierre, d’autres leur argile pour les tuiles, d’autres encore ont pris en charge le charroie des matériaux, etc. …
Le chœur, le transept et les allées latérales sont éclairées par de magnifiques vitraux, dus à un maître verrier de la Loire (St-Galmier), Mauvernay. De la Loire aussi (St-Etienne…) venait le sculpteur marbrier Decarli, qui a réalisé les cinq autels et la belle statue de la Vierge, au-dessus de son autel. Deux de ces tailleurs de pierres ont réalisé tous les chapiteaux. Un détail, la porte de la sacristie est entourée de marbre gravé des noms des curés qui ont marqué à Castries. Y figure en particulier le nom du bâtisseur, le curé Arnaud.
Le lien entre l’antique et la nouvelle St-Etienne est la belle œuvre baptismal du XIIéme siècle, située devant l’autel de St-Jean-Baptiste (à droite en entrant)
La visite de cette église peut être commencée par la droite, depuis le baptistaire-autel de St-Jean-Baptiste et se terminer par l’autel des âmes, lieu où autrefois, on priait pour les défunts. Les vitraux de « l’allée des Saints » montrent de lumineuses représentations.
Dans le transept sont regroupés les Saints protecteurs : l’archange St Michel, St Etienne, les anges gardiens.
Le chœur est éclairé par un magnifique Christ entouré de ses quatre évangélistes. Dans le transept gauche trône Marie Reine, vierge et mère, entourée des deux visitations (à sa cousine Élisabeth et au temple).
Enfin dans « l’allée des saintes », on reconnaît, après l’ange à la prière (pas d’origine), Ste Elisabeth de Hongrie, Ste Monique (mère de St Augustin) et Ste Agnès.
Documentation Jean VIART
Invention du corps de St Etienne, patron de l’église de Castries
L’église de CASTRIES a comme titulaire, non pas Saint Étienne martyr, mais l’Invention du Corps de Saint Étienne. La découverte, ou « invention » du corps du premier martyr, saint Étienne, est rapportée au début du V° siècle, la septième année du règne d’Honorius empereur.
Un prêtre du territoire de Jérusalem, appelé Lucien, reçut l’apparition d’un vieillard, haut de taille, beau de visage, avec une longue barbe, revêtu d’un manteau blanc semé d’or. Il se présenta comme étant Gamaliel, « qui a nourri saint Paul, et lui a enseigné la loi d’Israël ».
« À mon côté repose saint Étienne, qui a été lapidé par les Juifs, hors de la ville, afin que son corps fut dévoré par les bêtes féroces et les oiseaux. Mais Celui pour la foi duquel ce saint martyr a versé son sang, ne l’a pas permis ; je l’ai recueilli alors avec grand respect et l’ai enseveli dans un tombeau neuf que j’avais fait creuser pour moi. »
« Hâte-toi de découvrir nos tombeaux, car nous avons été renfermés dans un endroit fort indécent. Va dire à Jean, évêque de Jérusalem, qu’il nous place dans un lieu honorable ».
Sur les indications du vieillard, les corps des saints Étienne, premier Martyr, Gamaliel, Nicodème et Abibon, qui exhalaient une odeur des plus suaves, furent retrouvés à proximité de Jérusalem par l’évêque Jean. Cet événement y attira une foule immense, et un grand nombre de malades et d’infirmes, souffrant de maux divers, retournèrent chez eux sains et bien portants.
Les restes vénérables de saint Étienne furent transportés à Constantinople, sous Théodose le Jeune. De là, ils furent transférés à Rome, sous le pontificat de Pélage Ier, et placés au Campo Verano, dans le tombeau de saint Laurent, Martyr.
Cf GENNADE de MARSEILLE, Vie des hommes illustres, Trad. Collombet, Lyon-Paris 1840, Perisse éd. p. 231 s